La vie à l'internat

26 février 2005

A Samarobrive, où je suis, nom plus poétique (en fait les racines romaines d' Amiens. Samarobriva = le pont sur la Somme), je continue mon petit bonhomme de chemin dans mes études, malgré tous les petits inconvénients qui me bondissent à la figure à chaque fois...Neige, verglas (je suis tombé par terre, c'est la faute à Voltaire...), passé resurgissant à chaque fois comme un diablotin hors de sa boîte (non je n' ai pas vu le manège enchanté à ce propos...), test de dépistage (beuh....) et autres trucs en plus de survivre à l' internat.

Ahhh l' internat.

Comparable presque à la structure d' une société avancée d' insectes, la hierarchie en moins peut-être (quoique...Les surveillants, le CPE....).

L' internat est cette ruche, ce cocon, où même le plus patenté des timides peut espérer rencontrer des proches, et former une gestalt d' amis, plus ou moins fidèles selon ses émotions. L' isolement, la solitude jouent aussi pour beaucoup dans celà : l' an dernier, nous n' étions que 3 garçons dans une entière classe de filles en Manaa (Mise à niveau arts appliqués) mais pendant les deux premiers mois de l' année, j' étais le seul garçon de ma classe à l' internat, entouré de gens que je ne connaissais pas et que dans un premier temps je n' avais pas forcément envie de connaître mieux. Jean aussi était le seul HK en internat. A part ça, nous étions entourés de Bio en goguettes et mathématiciens/physiciens en grand nombre sans oublier les Ecs (futurs vendeurs de voitures...Les pires ! ). Puis Yvon est venu, nous étions deux et en commençant à parler avec Jean (d' une manière tout à fait anodine...Il nous a fallus seulement un banc, un peu de nourriture, une conversation sur le cinéma et un décor de nuit fraîche avec des étoiles par dessus), je m' ouvrait aussi aux autres qu' il me présentait le plus souvent inconsciemment.

Machin qui rentre dans la chambre de Jean alors que nous refaisons le monde depuis 23h sur son lit ou assis par terre :

"T' aurais pas ton dico de philo à me prêter ?

_ Euh ben ouais peut être....Nico t'en as pas un toi ?

_ Je sais pas...Tu es en quelle chambre "Machin" ?"

Voilà à peu près comment tout commence en général. Il suffit d' un rien. Comme tomber amoureux, d' ailleurs nos liens d' amitiés peuvent basculer sans tomber suivant nos affinités et nos passions parfois commune ou l' intérêt que l' on peut porter, grandissant aux gens...

L' internat, c'est bien, c' est chouette, c'est rigolo, c'est tous les superlatifs de joie que l' on veut et c'est même parfois chiant. Surtout quand on les entend essayer de faire une course de chaise...sans roulettes dans le couloir. Ou faire de la pétanque près de votre porte dans ce même couloir. Sans oublier les discussions après minuit alors que certains aimeraient bien pouvoir rattraper un jour voire une semaine de sommeil.

Et je ne vous parle pas du chauffage quasi inexistant et des douches qui nous donnent de l' eau froide les 2/3 du temps. Vive la douche écossaise et les bâtiments des 50's non rénovés...