La mère de ma mère....
On a donc acceuillis la mamy aujourd"hui (dimanche). Choc. J' ai eu l' impression d' avoir une inconnue en face de moi. A l' hopital pourtant il y avait encore un peu d' elle, de son ancienne personnalité. Là....
Normalement ses cheveux avaient une teinte non naturelle avant, qui variait souvent sans non plus tomber dans l' extravagance. Toujours une nouvelle teinture. Elle était vive et participait au classement national dans les tournois de scrabble malgré son grand âge, en plus de battre n' importe qui aux mots croisés, de lire presque un livre par jour ou semaine, ou de partir en "vacances" avec ses ami(e)s scrabbleurs (bleuses). Nous avions donc pu voir ces photos d' Egypte. Un car de seniors qui va en aventure en Egypte. Arizona dream. Bagdad Cafe. Papy fait de la résistance. Enfin Mamy.
Et puis elle avait eu son attaque en 2003.
D' après ce que m' avait raconté ma mère, me prenant à part calmement, quand je rentrais d' un week end "On a pas voulu te le dire, la semaine dernière pour ne pas gâcher ton week end à Amiens mais ...Mamy Denise à eu un problème." Mots savamment choisis. "Problème" au lieu " d' accident" par exemple. Et quand elle m'a raconté, j' ai essayé d' imaginer ce corps qui se bloque en descendant à la cave, tombe et ne bouge plus et attend dans une semi obscurité, que quelqu'un vienne, s' inquiète. Passe. Un corps qui ne bouge plus, ne répond plus. Tout est cassé. Les liaisons ne sont plus connectées. Seulement la tête et les pensées de dedans.
La pire chose. Pire que la mort : rester face à soi même et personne qui ne vient te sortir de là, personne.
La revoir à l' hopital m' avait fait mal.
Et là aujourd'hui...
Là.
Là little bro, qui à son permis de conduire (moi pas. C' est lui le ptit frère, c' est moi le grand. Nous sommes radicalement opposés) l' a ramenée avec maman.
" ça va la stimuler, elle en à besoin" dit maman.
Ses cheveux ne sont plus teints. Pour moi, c' est comme si ils avaient blanchis en une nuit. Elle si vive, marche maintenant avec une canne, voutée, et elle me donne sa main pour que je l' aide à marcher. Elle fait de constants efforts pour parler et trouver les mots alors qu' avant, elle était d' une droiture et d' un langage si vif et rapide. Elle, l' ancienne maîtresse puis directrice d' école. Si....sévère ? Pas vraiment le mot juste. Disons qu' elle avait un constant maintien de sa personne. Et là, elle riait de tout et souriait comme si finalement elle comprenait les petits riens de la vie qu' elle avait toujours dénigrés auparavant.
Pour moi, ça ne trompe pas, à travers celà, elle cherche une raison de profiter maintenant à fond de la vie, quitte à revenir au même niveau qu' avant mais avec ce changement, ce besoin de trouver une raison de survivre en savourant la vie.
Parce qu' une vie on en à qu' une, tout le monde peut le comprendre.
La revoir comme ça m'a foutu un petit coup de blues, mais c' est allé nettement mieux. Parlé avec ma mère, avec qui j' entretiens une plus grande complicité que mon père (que j' adore aussi mais c' est différent...) et le moral est remonté dans l' après midi.
La motiver. Voilà ce à quoi je vais essayer de m' employer pendant cette semaine et celles qui suivront. Je ne sais pas si mes vacances sont desespérément foutues (le temps me le dira) mais je vais essayer de mettre mes ptits malheurs, ma ptite personne de côté. Ce sera pas facile mais tant pis.
La voyant ce matin, j' avais avoué à ma mère que je me sentais soudainement inutile.
Eh bien j' ai trouvé une utilité.
Et je compte bien relever mes manches pour ce....."défi" ?
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